« Airpocalypse » en Inde et réplicabilité du modèle chinois

November 6, 2019 Veronique Seel

 

L’Inde vient sans doute de battre tous les records de pollution atmosphérique de ces dernières années avec une concentration de particules fines (PM 2,5) proche de 1000 µg/m³, c’est à dire 40 fois la valeur limite journalière recommandée par l’OMS. 

 

L’Inde et la Chine sont les pays les plus atteints par la pollution de l’air. Jamais, même dans ses pires années, la Chine n’a connu de tels niveaux de pollution de l’air aux particules fines. 

 

Source : waqi.info

 

…ce n’est pas nouveau. La capitale indienne de 20 millions d’habitants et l’ensemble du pays connaissent chaque année à cette période des conditions météorologiques qui favorisent des épisodes très violents de pollution de l’air. 

 

Ils sont dus à la fois à la densité de la circulation automobile qui roule majoritairement au diesel et aux centrales électriques au charbon, mais aussi aux rejets industriels et aux fumées des brûlis agricoles des régions voisines… sans oublier les feux d’artifice !

C’est ce que rappelle Nicolas Meilhan invité sur France Info pour revenir sur l’épisode exceptionnel de pollution qui a touché l’Inde ces derniers jours. 

 

Le paradoxe étant que pollution de l’air rime avec développement économique. Interrogé sur le “modèle chinois” et sa réplicabilité en Inde, il souligne sur ce type d’enjeu les qualités du régime politique chinois : “une des qualités d’un tel régime est de faire des plans à long terme et de s’y tenir. Ils traitent une par une les solutions et c’est de cette manière qu’il faut avancer, fermeture de sites industriels les plus proches des villes, limitations de circulation des véhicules les plus polluants…

 

Contrairement à l’Inde, la qualité de l’air en Chine suite au pic de 2011 ne cesse de progresser. 

 

 

Le modèle de gestion environnemental Top down (du haut vers le bas) de la Chine avait fait l’objet d’un article : la pollution de l’air, ce tueur invisible

 

Parmi les nombreuses actions entreprises, les “grandes campagnes de vérifications” (2016 et 2018) ont provoqué des fermetures parfois brutales de sites industriels. L’organisation Cleanair rapportait que sur la seule année 2015, 1,77 million d’entreprises ont été inspectées, 191 000 fermées définitivement et 34 000 fermées temporairement  pour avoir dépassé les limites d’émissions. 89 000 entreprises se sont vues devoir procéder à des améliorations environnementales significatives sous un délai déterminé. Un rapport de QIMA faisait état de 18 000 entreprises chinoises impactées. Pour certaines usines, les délais de livraison ont doublé. Fait marquant, les entreprises chinoises touchées sont plutôt des fournisseurs de niveau 2 et de niveau 3 de grandes marques internationales.

 

Connaître et suivre les performances environnementales de ses fournisseurs en Chine et en Inde est donc plus que jamais d’actualité ! 

 

EcoVadis, évalue la performance environnementale des fournisseurs en se basant sur l’audit de documents soumis par les entreprises mandatées à participer à l’évaluation. La pollution de l’air est ainsi incluse dans trois des neuf critères d’évaluation sous la thématique environnement et comprend les émissions de gaz à effet de serre (GES), les émissions de gaz polluants autres que GES (monoxyde de carbone, dioxyde de soufre…), et les émissions de particules fines. Chaque entreprise évaluée est ainsi tenue de fournir, sous forme de documentation formelle, des preuves de politiques environnementales établies, de mesures implémentées et de suivi en reporting chiffré. 

 

Selon l’indice EcoVadis 2019 qui vient tout juste de paraître, les scores environnementaux des PME chinoises et indiennes évaluées par EcoVadis sont en moyenne respectivement de 38,5/100 et 39,2/100. La moyenne des scores sur l’environnement des PME chinoises et indiennes est bien en deçà des performances environnementales des PME en Europe et dans le monde.

 

La troisième édition de l’Indice EcoVadis mesure l’évolution des performances RSE de plus de 30 000 entreprises dans le monde (80% PME) sur une période d’observation de trois ans,  2016-2018. Découvrez l’ensemble des résultats !

 

 

A propos de l'auteur

Veronique Seel

Véronique Seel has been creating French content (data/studies/analysis and interviews) for EcoVadis since 2017. A graduate of the Conservatoire National des Arts et Métiers (Paris) in Engineering and B2B Marketing, Véronique progressively specialized in CSR and sustainability during her time as consultant for Vigeo Eiris, then helped BNP Paribas Cardif to create a Sustainable Development department, followed by three years contributing to cleantech and mobility projects in the European Atlantic Area. Véronique Seel is a partner of the Coapi cooperative based in La Rochelle, France.

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