EcoVadis vient de créer un nouvel indice des performances RSE des chaînes d’approvisionnement internationales et des niveaux de risques associés. La première édition de l’indice Performance/Risque Ecovadis (Global CSR Risk and Performance Index) s’appuie sur un échantillon de 20 488 entreprises de 10 secteurs d’activité réparties sur 3 zones dans le monde, Europe, Amériques, et AMEA (Afrique, Moyen-Orient et Asie). 80% des entreprises sont des PME/ETI (moins de 1000 salariés).
Environ 800 000 points de données de 20 000 entreprises sur les années calendaires 2015 et 2016 ont été utilisés. Les entreprises ont été évaluées sur 21 critères regroupés en 4 thèmes couvrant tous les standards internationaux liés aux enjeux Achats Responsables : environnement, social, éthique des affaires et maîtrise des fournisseurs de rang 2 et + de la chaîne d’approvisionnement.
Parmi les dix grandes catégories d’achat étudiées cette année, quatre concentrent les achats les plus fréquents du secteur banque et assurance avec 3 600 entreprises, soit 17% de l’ensemble de l’échantillon constitué pour l’Indice.
L’INDICE PERFORMANCE/RISQUE ECOVADIS / les résultats Monde 2017
Une note globale de 0 à 100 est attribuée à chaque entreprise en synthèse. Un score de 25 et plus représente une approche RSE partielle, avec quelques mesures et engagements; un score de 50, une couverture moyenne des enjeux liés aux achats. A contrario, un score de 75 et plus récompense une approche RSE adaptée aux enjeux auxquels l’entreprise est confrontée du fait de sa taille, de son secteur d’activité et de ses implantations géographiques. Un score proche de 100 récompense une approche RSE structurée et quantifiée, un reporting détaillé et des pratiques innovantes. A peine 50 entreprises dans l’échantillon mondial sont dans ce cas…
Sans surprise, les fournisseurs européens sont loins devant les fournisseurs dont le siège social est basé dans la zone Amériques ou AMEA (Afrique, moyen orient et Asie). Le score moyen des Grandes Entreprises basées en Europe est de 49 contre 40.5 pour la zone Amériques et 38.2 pour la zone AMEA. La même tendance est observée sur les PME/ETI avec le meilleur score de 47.2 pour celles basées en Europe contre respectivement 42.2 et 39.1 pour les zones Amériques et AMEA. Ce décalage Europe/Reste du Monde est à rapprocher du comparatif de la performance RSE des entreprises françaises avec celle des pays de l’OCDE et des BRICS. Les entreprises françaises se hissaient alors à la 4ème place mondiale et se classaient devant les entreprises situées dans les BRICS et dans l’OCDE sur les thèmes environnementaux et sociaux.
L’indice RSE Ecovadis permet aussi une lecture par niveau d’exposition aux multiples risques éthiques, sociaux et environnementaux. Nos équipes ont traduit les quatre niveaux de performances RSE en trois niveaux d’exposition au risque : risque élevé pour tout score inférieur à 25/100, risque moyen pour un score entre 25 et 45, risque faible pour tous ceux qui sont à plus de 45/100.
Sur les trois zones étudiées dans le monde, les fournisseurs à risque RSE faible basés en Europe sont deux fois plus nombreux que les fournisseurs de la zone AMEA et supérieurs à ceux de la zone Amériques. 61% des entreprises européennes évaluées en 2016 présentaient un niveau de risque RSE faible, contre respectivement 35% (AMEA) et 42% (Amériques). Aucune des entreprises évaluées sur la zone Europe ne présentait un risque élevé.
Les performances et niveaux de risque RSE des principaux partenaires du secteur Banque et Assurance
4 grandes catégories sur les 10 étudiées, soit 17% du nombre total d’entreprises de l’Indice Performance/Risque EcoVadis, concentrent l’essentiel des achats du secteur banques et assurances.
La première grande catégorie d’achats concerne le domaine du conseil KL qui peut représenter jusqu’à 40% du total des achats des banques et assurances. Sur les 10 grandes catégories d’achat étudiées dans l’indice, le secteur global du conseil en entreprise (KL) présente la performance moyenne la plus haute observée pour les structures de 1 000 salariés et plus. De plus, des derniers affichent le score moyen le plus important sur l’ensemble des enjeux sociaux (47.3). Les PME/ETI du conseil en entreprise présentent un taux de progression moyen deux fois plus important que les grandes structures (voir le cas Fontaine consultants ci-après).
Autre grand secteur d’achat des banques et assurances, représentant de 5 à 10% du total des achats : tout ce qui a trait aux bureaux, leur construction et aménagements divers (F). Sur ce type de grande catégorie, les grandes entreprises sous performent nettement (42.1) au niveau global et atteignent un faible niveau sur tout ce qui a trait à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, et maîtrise des fournisseurs de rang 2 et plus (34.3). A contrario là encore, les PME/ETI du secteur de la construction se distinguent et détiennent le plus haut score moyen des 10 grandes catégories étudiées (47). Des bonnes pratiques sont observées sur le social. Travail, santé et sécurité des travailleurs et respect des droits de l’homme, leur évaluation est le plus haut score moyen du domaine social. (50.3)
Témoignage d’une PME du secteur du conseil en entreprise, Fontaine Consultants
Créé en 2000, ce cabinet de conseil de 27 personnes en stratégie des systèmes d’information et du numérique a vocation à accompagner les dirigeants dans la maîtrise de leur système d’information et la transition de leur organisation vers le numérique.
“En 2014 et suite à une évaluation externe indépendante par Ecovadis, Fontaine Consultants a obtenu le niveau de distinction le plus élevé (CSR rating Gold) pour ses engagements en termes de responsabilité sociétale et environnementale. Cela place Fontaine Consultants dans le Top 2% des entreprises tous secteurs confondus, et dans le Top 4% pour les pratiques dans le domaine de la gestion des ressources humaines pour le secteur du conseil en management” témoigne David Gelrubin, Président de Fontaine Consultants “En plus de la certification et de la reconnaissance de notre engagement, l’audit EcoVadis nous a également permis d’identifier quelques pistes d’amélioration de notre politique RSE, notamment vis-à-vis de nos sous-traitants.”… “Nous avons poursuivi nos efforts en 2016 et souhaitons réaffirmer notre soutien aux dix grands principes du Pacte Mondial des Nations Unies concernant les droits de l’homme, les conditions de travail, la protection de l’environnement et la lutte contre la corruption.”
Les bonnes pratiques de cette PME du conseil en management telles que la mise en place d’un système de
management d’éthique des affaires reposant sur les consultants sont détaillées dans guide “Cap vers la RSE” réalisé en partenariat avec le Medef.
Témoignage d’une PME de 235 salariés du secteur de l’aménagement, Balsan
Banque Populaire, la Banque de France ou bien encore Generali comptent parmi les clients de Balsan, créateur et installateur de sols textiles.
La thématique de la rse est principalement abordée du point de vue de l’environnement. En effet, le principal site de fabrication de l’entreprise est une installation Classée pour la Protection de l’environnement soumise à autorisation, et les enjeux environnementaux sont nombreux. L’entreprise a obtenu la certification iso 14001 en 2010 pour le système de management environnemental en œuvre sur ses deux sites de fabrication. Ces dernières années, l’environnement est également devenu un enjeu important pour l’entreprise du point de vue de la commercialisation des produits avec l’émergence des labels environnementaux à l’échelle du secteur du bâtiment. Des avancées significatives ont été atteintes sur des sujets comme la maîtrise des déchets (- 25 %) de déchets produits entre 2008 et 2015 et plus aucun déchet mis en décharge), les consommations d’eau (- 52 % sur la même période) ainsi que les consommations énergétiques des usines de fabrication (- 31 % de consommation d’électricité et – 45 % de gaz naturel). En particulier, grâce à cette démarche, la consommation de produits recyclés de BALSAN a augmenté de 431% entre 2008 et 2015. Au travers du projet intitulé “green spirit”, Balsan évolue, poursuit et accomplie ses objectifs environnementaux dans cette transition vers un modèle d’économie circulaire, pour transformer le « jetable », en « durable » !
Retrouvez l’intégralité du cas Balsan dans le guide “Cap vers la RSE” réalisé en partenariat avec le Medef.
Taille des fournisseurs du secteur banque et assurance et niveau de risque RSE observé
En règle générale, sur les achats réalisés par les banques et assurances,
- la moitié des fournisseurs est constituée d’entreprises de 50 à 1000 salariés, les PME/ETI.
- Un peu plus d’un quart de petites entreprises à très petites entreprises telles que des cabinets d’avocats et services professionnels ultra spécialisés.
- Le dernier quart est constitué de très grandes entreprises, avec 1000 salariés et plus.
L’indice n’incluant pas encore les très petites entreprises, la lecture des résultats ne concerne que les très grandes entreprises (L) et les PME/ETI.
Par type d’achats, le niveau d’exposition aux multiples risques éthiques, sociaux et environnementaux diffère sensiblement selon la taille du fournisseur. 6% des très grandes entreprises de conseil dans le monde présentaient un niveau de risque élevé sur les enjeux RSE. Sur cette même grande catégorie de métier, 2% des PME/ETI présentaient le même niveau de risque.
Sur l’évolution entre 2015 et 2016, les PME/ETI du secteur de la construction et les grandes industries manufacturières légères se distinguent nettement.
Niveau de risque RSE sur les 4 catégories d’achats (Grandes entreprises et PME/ETI)
Le rapport complet “Global CSR Risk & Performance Index 2017” est disponible (en anglais) ici.
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Devoir de vigilance et mondialisation : la possibilité d’une troisième voie.
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