Penser global, acheter durable

October 4, 2016 FR EcoVadis FR

Management de la durabilité dans les chaînes d’approvisionnement globales

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Auteur: Tanja Reilly, responsable de la région DACH chez EcoVadis. 
Cet article a été originellement publié le 9 août dans la Revue de l’acheteur de procure.ch, l’association professionnelle pour les achats et le supply management en Suisse. 

Alors que marchés et partenaires se globalisent toujours plus, peu de thèmes ont pris autant d’importance, ces dernières années, que le développement durable. Mettre en œuvre des stratégies durables s’impose – non seulement dans l’entreprise, mais aussi au niveau de la chaîne d’approvisionnement.

Le global sourcing offre aux entreprises d’intéressantes opportunités de mettre à profit les avantages des marchés d’approvisionnement globaux. Mais cela ne va pas sans risque.
Il n’est pas rare que les chaînes d’approvisionnement d’entreprises globales impliquent plusieurs milliers de fournisseurs. La logistique est toujours plus complexe, soumise de surcroît à d’incessants changements et aux dynamiques du marché. Les appels des parties prenantes à une meilleure intégration entre rentabilité et durabilité redoublent de force. Quant au cadre politique et légal, il se fait toujours plus étroit.

Les entreprises, et surtout les différents domaines d’activités au sein de l’entreprise, sont confrontés à de nouvelles demandes et attentes. Parallèlement, les parties prenantes exigent toujours plus de transparence et de durabilité; les demandes de renseignement à ce sujet se font sentir pour de nombreuses entreprises. A cela s’ajoutent de nouvelles dispositions légales, comme par exemple la directive EU 2014/95/EU qui prévoit que les entreprises doivent informer, entre autres, de leur stratégies, risques et résultats en matière d’environnement, de normes sociales, de personnel, de respect des droits de l’homme par les organes de direction et de contrôle. D’autres exigences de reporting concernant Conflict Minerals, REACH, ROHS et le UK Modern Slavery Act sont également à respecter.

Effet de levier de l’achat

Les stratégies internes et les changements de processus qui en résultent sont les premiers pas vers une gestion durable, mais ils doivent également s’appliquer à toutes les relations d’affaires subséquentes.
L’achat doit tenir compte de toutes les demandes de transparence et de durabilité, lesquelles devront également se concrétiser au niveau des chaînes d’approvisionnement. Si l’on pense que le volume d’achat représente d’une branche à l’autre de 10 à 60 pourcent du chiffre d’affaires, on comprend mieux le rôle central joué par l’achat dans le développement durable et son effet de levier dans l’implémentation de stratégies et processus durables sur le marché.

Mais les risques et opportunités liés aux fournisseurs ne peuvent être maîtrisés que s’ils sont connus. La simple confiance ne suffit plus ici. Du fait de la complexité et de la globalité des structures de supply, elle ne peut plus faire office de garant. C’est pourquoi de nombreuses entreprises disposent maintenant d’un code de conduite explicite à l’intention des fournisseurs et exigent de ceux-ci le respect des règlements en vigueur. Une évolution significative, mais qui, dans le réseau global et hautement ramifié des fournisseurs et sous-traitants, n’offre pourtant aucune garantie ni prévention des risques.

ROI dans l’approvisionnement

Les coûts restent quoi qu’il en soit le facteur déterminant pour les centrales d’achats. A cet égard, l’approvisionnement durable continue souvent d’être traité comme un pur facteur de coûts, qu’il convient donc d’éviter ou du moins de minimiser. La durabilité et, par conséquent, l’importance d’une chaîne d’approvisionnement durable, focalisent toujours plus l’attention de l’opinion publique. Pour les entreprises, la première plus-value d’une gestion durable est donc un gain en termes de réputation et d’image, ainsi qu’une amélioration de l’avantage concurrentiel.

Le développement durable et son contrôle tout au long de la chaîne de valeurs ajoutées représentent naturellement un facteur de coût, mais un facteur qui se révèle à long terme un investissement riche de plus-values pour les entreprises: baisse des coûts de non-compliance, dépistage précoce des risques, prévention des défaillances et manquements du côté des fournisseurs, gain de confiance du côté des partenaires commerciaux et des consommateurs du fait de la meilleure transparence et, last but not least, baisse des coûts dans certains domaines comme la logistique, l’énergie, l’eau et la production. Une stratégie de développement durable à long terme porte ses fruits quand elle est en harmonie avec l’activité principale et la stratégie de l’entreprise.

Application réussie

Pour une implémentation réussie de la durabilité dans la chaîne d’approvisionnement, un processus en plusieurs étapes est recommandé.
Il faut d’abord identifier les demandes des parties prenantes, ce qui dans de nombreuses entreprises passe par le dialogue avec ces derniers. Une fois les attentes connues, une stratégie de développement durable peut être dérivée ou servir de point de comparaison pour la stratégie de l’entreprise.
L’étape suivante consiste à déterminer la procédure à suivre pour la saisie des données sur la performance des fournisseurs en matière de développement durable et à définir les systèmes cibles. A partir de là, le monitoring peut commencer. Le monitoring permet l’identification des risques et opportunités, ainsi qu’une représentation claire au moyen de KPIs.

En résumé, on peut dire qu’aucune entreprise ne peut se passer à long terme d’un développement durable dans la chaîne d’approvisionnement. Ce n’est plus une question à laquelle on répondrait par «oui» ou par «non», mais une question dont la réponse est «quand» et «comment».


La durabilité en un clin d’œil

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A propos de l'auteur

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