France : Mazars publie son 12ème baromètre des pratiques et tendances en matière de reporting extra-financier des entreprises cotées. Pour mener à bien cette étude, les documents de référence des entreprises du CAC 40, du Next 25 et du Last 15 du SBF 120 ont été analysés et comparés.
Si les déclarations de performance extra-financière (DPEF) relatives à l’année 2021 n’ont pas beaucoup évolué par rapport à celles de 2020, cet exercice est marqué par la mise en œuvre de la taxinomie des activités vertes. L’application de ce règlement européen marque en effet le coup d’envoi d’une révolution dans le monde de l’information extra-financière.
La marche à franchir pour répondre à une règlementation européenne en matière de durabilité de plus en plus dense et exigeante, ne cesse d’augmenter.
Les grands enseignements de l'édition 2022
100% des entreprises cotées étudiées ont communiqué sur leur stratégie RSE
Une information stable concernant les enjeux environnementaux
Mazars souligne que, si en 2020 l’écrasante majorité des entreprises communiquaient déjà sur leur stratégie RSE (98%), ce sont aujourd’hui 100% des entreprises qui se plient à l’exercice.
Au sein des publications, le climat et la lutte contre le changement climatique gardent une place prépondérante : 78% des entreprises s’engagent ainsi à atteindre la neutralité carbone, contre 47% en 2020. La majorité d’entre elles vise une atteinte de cet objectif à 2050 (52 %). Toutefois, les plans de transition décrivant notamment les leviers de décarbonation identifiés, les actions prévues et les modalités de financement envisagés pour atteindre les objectifs fixés ne sont pas ou insuffisamment détaillés.
Autre sujet majeur : l’enjeu de la préservation de la biodiversité. Bien que ce dernier prend une importance grandissante au sein des déclarations de performances extra-financières des entreprises, il reste encore insuffisamment adressé sur le fond : seulement 40% des entreprises mentionnent ou présentent un plan d’action biodiversité.
Mise en œuvre la taxinomie européenne, premier défi pour les entreprises
L’entrée en vigueur de la taxinomie verte européenne, pièce maitresse du plan européen pour financer une croissance durable est l’élément marquant les déclarations de performances extra-financières des entreprises cotées. Cette première année d’application avait surtout vocation à mettre le pied à l’étrier des entreprises puisqu’il s’agissait d’analyser uniquement l’éligibilité au regard des deux objectifs climat. Cet exercice de rapprochement entre les business models et la classification des activités établies par l’Union européenne a révélé des résultats parfois étonnants laissant supposer que les demandes de la Commission européenne, pourtant extrêmement détaillées, ont pu laisser la porte ouverte à différentes interprétations… et donner davantage de fil à retordre à certains secteurs d’activité.
La nouvelle règlementation n’est pas aussi aisée à interpréter pour tous les secteurs d’activité : si les entreprises de l’automobile, de l’immobilier, de l’industrie ou de la distribution n’ont pas éprouvé de difficultés pour déterminer leur part d’activités éligibles à la taxinomie, cela n’a pas été le cas dans toutes les industries. En témoigne l’hétérogénéité des cartographies réalisées par les acteurs des secteurs de l’énergie, des services et des médias. La définition de référentiels communs aux acteurs de chaque secteur constitue donc un défi prioritaire.
« Ces résultats illustrent les premiers pas des entreprises dans l’univers de la taxinomie, qui constitue pour elles une véritable révolution réglementaire et implique d’importants efforts d’adaptation. À l’aube de la très attendue standardisation des données extra-financières, les organisations n’ont aujourd’hui d’autre choix que de muscler leurs stratégies, feuilles de route et pratiques de reporting : pour satisfaire aux attentes plus élevées que jamais de leurs parties prenantes et investisseurs, bien sûr, mais aussi pour participer autant que faire se peut à la transformation durable du monde qui les entoure. » Edwige Rey, Associée, Responsable RSE & Développement Durable chez Mazars
Télécharger le baromètre RSE 2022 dans son intégralité
Méthodologie du Baromètre Mazars
Les éléments présentés dans la première partie du baromètre sont issus de l’analyse des informations publiées par les émetteurs du CAC 40, du Next 25 et du Last 15 du SBF 120, dans le dernier Document d’Enregistrement Universel (DEU) disponible (première clôture post 31/12/2021). Les sociétés ne relevant pas du droit français ont été exclues de notre panel, ainsi que quatre sociétés ne publiant pas leur propre rapport (données incluses dans le rapport de sa maison-mère, intégré à notre panel) et deux sociétés ne publiant pas une DPEF réglementairement car elles ne dépassent pas les seuils définis par la loi. À noter que les exemples présentés en illustration concernent les entreprises incluses dans le panel retenu en 2021. Les références sont citées en légende des illustrations présentées.
Le panel a été élargi dans la seconde partie du baromètre relatif à la Taxinomie à des sociétés européennes de l’ESTX 50 pour une sélection de secteur d’activités.
L'analyse porte sur la nature des informations publiées par les émetteurs, sans juger de leur pertinence. Comme précédemment, elle est par ailleurs limitée au rapport de gestion dans la mesure où l’ordonnance n°2017-1180 du 19 juillet 2017 et le décret du 9 août 2017 l’imposent comme support des informations extra-financières attendues. Les données sont celles portant sur l’année 2021 et publiées en 2022. Dans le présent baromètre, elles font parfois l’objet de comparatifs s’appuyant sur les précédentes études réalisées par Mazars (études parues entre 2011 et 2021 principalement).
A propos de l'auteur
Suivez-nous/ Suivre sur Twitter Suivez-nous/ Suivre sur LinkedIn Visiter le site web