Schneider Electric veut être un modèle mondial en décarbonation

April 27, 2021 FR EcoVadis FR

Intervention de Jean-Pascal Tricoire, Président Directeur général

Le groupe français Schneider Electric est l’un des leaders mondiaux dans le secteur des équipements de distribution électrique, des automatismes industriels et des équipements d'énergie sécurisée. Le PDG Jean-Pascal Tricoire est intervenu lors de la conférence annuelle EcoVadis dédiée aux achats responsables #Sustain2021,  en répondant aux questions d’Emily Rakowski, Chief Marketing Officer EcoVadis. Accès à la session intégrale
 
 

Témoignage de Jean-Pascal Tricoire, Président Directeur général de Schneider Electric

Jean-Pascal Tricoire a rejoint Schneider Electric en 1986. Fin 2001 il est nommé au Comité exécutif en charge de la division international puis en 2003 Directeur général délégué (COO). En 2006 il devient Président du Directoire avant d’être finalement nommé en avril 2013 Président-Directeur général. 

Sa carrière chez Schneider Electric se développe largement hors de France, dans des fonctions opérationnelles en Italie, en Chine, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis. Il dirige les activités opérationnelles en Asie en tant que Président et Directeur de Schneider Electric Asia Pacific.

Jean-Pascal est titulaire d’un diplôme en ingénierie électronique et d’un MBA.

Jean-Pascal est co-président du Conseil Économique Franco-Chinois. Il siège actuellement au Conseil International des chefs d’entreprises du Premier ministre chinois Li Keqiang, ainsi qu'au Conseil consultatif des maires de Beijing et de Shanghai. Il a été Président du Global Compact France de 2014 à 2019 et est membre du Conseil d'administration du Pacte Mondial des Nations Unies. Jean-Pascal est également #HeForShe IMPACT Champion des Nations Unies pour promouvoir l'égalité des genres aux côtés d'autres chefs d'État, d’universités et d’entreprises. Depuis 2019, il est membre du Conseil International des Affaires Économiques du World Economic Forum.

 

Un encouragement pour tous les chefs d’entreprise déjà engagés

J’ai vécu et travaillé dans de nombreux pays en voie de développement où l'on se rend vite compte de la nécessité de bien gérer l'énergie et de prendre soin de l’environnement. Aujourd’hui, force est de constater que les événements extrêmes se multiplient. Le développement durable devient un sujet de plus en plus important pour les entreprises, les villes et les individus.

C’est un encouragement pour nous, chefs d’entreprise qui nous intéressons au sujet du développement durable. Chez Schneider, nous travaillons sur ces sujets depuis plus de quinze ans déjà. Le grand tournant dans l’opinion publique a eu lieu lorsque les investisseurs ont commencé, il y a deux ou trois ans, à demander des comptes aux  entreprises responsables non seulement sur leur performance financière mais également sur leurs engagements en matière de durabilité.

Puis l’année 2020 est arrivée, et a été ce qu'elle a été. Malgré cette catastrophe humaine et sociale, l'Europe a voté le Green Deal. La Chine, elle, s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Les États-Unis ont rejoint l'accord de Paris. Tant de signaux importants. Nous voyons apparaitre  un mouvement mondial des entreprises, des villes, des investisseurs et des pays vers plus de durabilité, et c'est formidable !

Chez Schneider, nous avons décidé d'être le partenaire de nos clients pour leur développement durable.

Lorsque j'ai été nommé PDG, la plupart des entreprises du secteur développaient des offres pour permettre à leurs clients de produire plus, tout simplement. De mon côté, j'étais déjà convaincu que la seule façon durable de se développer était de faire plus en exploitant moins les ressources. Ceci en tirant parti des deux bouleversements de notre secteur que sont l’internet des objets et la promotion des énergies renouvelables, du stockage et de la décentralisation,  l'électricité étant le seul moyen de produire de l'énergie de manière décarbonée. Lorsque je parle de durabilité environnementale, je veux aussi parler des émissions carbone qui sont à 80 % liées à l'énergie.  Pour faire la différence et avoir un réel impact, une entreprise comme Schneider  doit être pionnière de la numérisation et de l'électrification pour elle-même et pour ses clients.

 

Être “très présents” dans les pays émergents

Schneider oriente ses actions à trois niveaux. Premièrement, nous nous assurons d'être très présents dans les pays émergents, qui sont le centre de gravité de l'urbanisation, de l'industrialisation et de la numérisation, afin d'aider ces pays à mieux se développer dès le départ. 

Le deuxième objectif est vraiment de construire une couche complète de numérisation pour rendre tout plus efficace. Enfin, nous devons nous assurer que nous fournissons de nouvelles solutions d'électricité verte qui complètent ces solutions de numérisation. Nous avons mis au point une offre unique qui nous permet de nous associer à nos clients pour les aider à économiser de l'énergie et à réduire leur empreinte carbone. Nous sommes en passe de les aider à économiser 120 millions de tonnes de carbone par an, soit plus de 800 millions sur sept ans.

 

Décarbonation : être un modèle mondial 

Nous voulons être un modèle mondial en la matière. Nous avons décidé d'être neutres en carbone d'ici 2025, avec un objectif « zéro perte nette de biodiversité » d'ici 2030. Je ne crois pas à l’opposition entre rentabilité et durabilité.  Je pense que cela rend notre entreprise plus forte.

Par ailleurs, cela nous aide vraiment à attirer les meilleurs talents et nous souhaitons donner à nos collaborateurs, qui sont  plus de 130 000 répartis dans plus de 100 pays, une boussole éthique pour diriger leurs activités.

Les produits que nous vendons sont fabriqués à 70% par nos fournisseurs. Il ne s'agit pas seulement de durabilité et d'empreinte carbone, mais aussi de qualité. Cela commence par la qualité  de notre chaîne d'approvisionnement, notre fiabilité de livraison et la capacité de servir nos clients plus rapidement que nos concurrents. Cela les rendra plus compétitifs. C'est bon pour nous, c'est bon pour eux.

“90 % de notre empreinte carbone provient de nos fournisseurs, que nous voulons aider dans leur démarche de réduction. Nous ne nous contentons pas de donner des objectifs, nous nous engageons avec eux. Nous les aidons à se développer. Avec certaines entreprises, nous avons développé des services de conseil en matière de climat. Nous avons d’ailleurs créé chez Schneider une activité pour analyser, élaborer et exécuter une stratégie de réduction de l’empreinte carbone ».

Nous sommes aussi une entreprise industrielle. Nous avons 200 usines et 100 centres logistiques. Il ne s'agit pas seulement de parler du numérique, nous savons ce que c'est que de l'appliquer à une chaîne d'approvisionnement assez compliquée.

Ce qu’il faut retenir c’est que la réduction de l’empreinte carbone  ne s’arrête pas au périmètre de votre propre entreprise. Elle s'étend au-delà avec tout votre écosystème.

 

“Quoi qu'il en soit, ce qu'il faut retenir de tout cela, c'est que la réduction de l'empreinte carbone est quelque chose qui ne s’arrête pas au périmètre de votre propre entreprise. Elle s'étend au-delà avec tout votre écosystème.”

Une grammaire commune

C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons été parmi les premiers à adopter le Pacte mondial et les Objectifs de Développement Durable, parce que nous avions d'une grammaire commune, d'un référentiel commun, afin de  progresser tous ensemble.

S'assurer que la durabilité est profondément ancrée dans tous les aspects de l'entreprise est clairement devenu le centre de notre stratégie. Nous gérons cela comme un grand plan de gestion du changement. Tous les trois ans, nous lançons un nouveau programme. Pour 2021 – 2025 nous venons de lancer le nouveau « Schneider Sustainability Impact », un programme décliné en 10 priorités globales complété par des objectifs au niveau local. 

Nous mettons aussi en place des systèmes de mesure. Nous utilisons par exemple les classements que des entreprises comme EcoVadis ont mis en place pour mesurer notre activité par rapport à celle d'autres entreprises. Là encore, il est important de travailler avec des partenaires et EcoVadis nous aide à mesurer la performance de nos fournisseurs, et leurs progrès également.

Chez nous, pas une réunion ne se fait sans que, d'une manière ou d'une autre, le vaste sujet de durabilité et de la RSE soit abordé. Le classement des entreprises les plus durables du monde révélé par Corporate Knights à l'occasion du Forum économique mondial de Davos a placé Schneider Electric en tête. Pour nous, cette reconnaissance est un élément fédérateur, mais aussi une énorme pression !

 

Aujourd'hui, chaque décision compte.

Même si je ne crois pas que le monde sera complètement différent après la COVID 19, il y aura tout de même beaucoup de choses qui seront sensiblement différentes.     

Nous avons tous appris à vivre d'une manière différente depuis plus d'un an. Il y a des choses sur lesquelles nous ne devrions plus revenir, et d’autres choses que nous devrions faire différemment à l'avenir. Par de nombreux aspects, la façon dont nous travaillons aujourd'hui est beaucoup plus durable. Le deuxième point est que nous ne devons jamais oublier que la nature, d'une manière ou d'une autre, nous envoie un signal fort. Un virus est capable d'arrêter toute la société, de faire changer notre mode de vie. Le prochain péril à l'horizon est la crise climatique, qui s’annonce comme très importante et aura, on le sait, des implications beaucoup plus fortes. 

"Nous ne devrions jamais, jamais, perdre le sens de l'urgence. Ce qui me frappe, c'est qu'à chaque fois que nous parlons du changement climatique, nous parlons de la prochaine grande innovation qui arrivera dans dix ans, ou des mesures que nous devrions commencer à appliquer dans cinq ans. Regardons la réalité en face et commençons dès aujourd’hui."

Nous devons agir maintenant, car ce phénomène fait boule de neige. Et il a un incroyable force d’inertie. Ce n’est que dans dix ans que nous verrons les effets positifs des décisions prises aujourd’hui. Chaque action compte et il est primordial de prendre ce virage dès à présent. 

 
Merci à Jean-Pascal Tricoire pour ce témoignage.
 

Découvrez l’interview dans son intégralité. Liens à l'ensemble des interventions #Sustain 2021 et résumé des 2 jours d'échanges sur les achats responsables.


 

A propos de l'auteur

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EcoVadis gère une plateforme mondiale d’évaluation et de mutualisation des performances RSE utilisée par plus de 100 000 entreprises de toutes tailles dans 175 pays. EcoVadis combine un système d’information et un réseau d’experts pour mettre à disposition de ses clients acheteurs et fournisseurs des notations simples, fiables et comparables couvrant 200 catégories d’achat et 21 indicateurs (depuis les « émissions de CO2 » au « travail des enfants »).

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