Pas de transition écologique sans circularité

June 30, 2022 Béatrice Héraud

Une transition bas carbone qui n’étudierait pas la question des ressources (besoins en ressources, gisements de déchets générés, flux circulaires…) pourrait voir sa faisabilité compromise. A l’inverse une transition pensée en intégrant l’économie circulaire permettrait notamment de réduire notre dépendance aux importations de métaux et minéraux de 76%. Et dans un scénario à forte circularité, les leviers de sobriété (Eviter et Réduire) permettraient une baisse de 44 % des besoins bruts en ressources. C’est ce que dévoile une étude « Stratégie nationale bas carbone sous contrainte de ressources » réalisée par l’institut national de l’économie circulaire (INEC) et Capgemini.

Celle-ci se base sur des études et scénarios existants comme ceux de l’Ademe (Transition 2050) ou de l’Agence internationale de l’énergie et évalue 15 technologies et 14 ressources, dans trois grands domaines de l’économie circulaire : l’électrification, les biomasses et la construction. Pour chaque technologie, elle quantifie les ressources naturelles et les déchets qui seront générés, en tonnes, en euros et plus innovant, en « criticité » soit une nouvelle unité de mesure en « euros criticité ».

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Sa conclusion est claire : réaliser une transition bas carbone en économie linéaire est quasi mission impossible. C’est notamment le cas si on se focalise uniquement sur les voitures électriques qui ont des besoins nets en ressources fossiles extrêmement élevés, notamment pour les batteries. Or, « la contrainte des ressources est l’angle mort des stratégies bas carbone, notamment la stratégie nationale bas carbone française », déplore Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’INEC. Parmi les solutions économes : les technologies déjà bien éprouvées et peu gourmandes en électroniques ou en sable/béton…et un passage obligé par la sobriété. Si certains résultats, notamment sur la criticité des énergies renouvelables par rapport au nucléaire ou au mix actuel peuvent surprendre, les auteurs disent surtout vouloir faire réfléchir et créer le débat avec le gouvernement pour la prochaine SNBC et les industriels, qui réfléchissent de plus en plus à intégrer (et non plus déléguer) la circularité dans leur business model. 

L’étude est à lire ici

A propos de l'auteur

Béatrice Héraud

Béatrice Héraud, Journaliste pigiste et formatrice sur la transformation durable de l'économie, après 12 ans chez Novethic, elle publie depuis janvier 2022 une newsletter bimensuelle sur l’actualité de la transition écologique et sociale sur LinkedIn : Le Grand écart

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