Diplômé de l’ESCP Europe, Thibault de Montrion s’est spécialisé en achats responsables depuis 2 ans et gère avec son équipe RSE une communauté internationale de 28 correspondants au sein du Groupe Orange.
Durant notre conférence annuelle Sustain, nous avons rencontré quelques leaders en achats responsables dans les grands groupes français et nous leurs avons demandé de nous raconter leurs parcours. Découvrez ici le profil de Thibault de Montrion.
Parlez-nous de votre parcours chez Orange.
J’ai rejoint Orange il y a maintenant une vingtaine d’années, au département marketing, sur la gestion des réseaux internationaux, en particulier la revente de capacités sous-marines de transmission. J’ai ensuite pris des responsabilités dans la gestion de projet sur le déploiement d’équipements IP, toujours à l’international. Enfin, il y a 3 ans, j’ai intégré la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) au sein de Global Procurement & Supply chain (achats corporate). Dans ce cadre, je gère une équipe qui anime une communauté RSE de correspondants dans nos 28 entités à travers le monde. C’est en s’appuyant sur cette communauté que nous sommes en mesure de déployer notre politique RSE globalement, tout en identifiant les risques spécifiques par région.
Au sein des achats, j’ai pris en charge la formalisation de l’évaluation de nos fournisseurs en (1) contribuant à la cartographie des risques que nous avons menés en partenariat avec l’entité Compliance et (2) définissant puis déployant l’intégration de la RSE dans le processus de sélection de fournisseurs lors des appels d’offres.
Quel est l’importance des achats responsables chez Orange ?
Orange est acteur de longue date dans les achats responsables comme en témoignent les «Engagements d’Orange en matière d’achats responsables» disponibles sur notre portail Fournisseurs. Cela nous permet d’accompagner nos clients qui marquent un intérêt accru pour ces questions qui sont directement liées à nos choix de société, en intégrant par exemple un modèle promouvant l’économie circulaire. En tant qu’entreprise du CAC40, Orange considère que la RSE doit faire partie de notre ADN, de nos valeurs ainsi que de celles de nos fournisseurs.
Ainsi, dans le cadre de la JAC (Joint Audit Cooperation), nous conduisons avec nos 16 partenaires opérateurs, sous l’impulsion et le management d’Orange, des audits sur site et leur plan d’actions correctives dans une optique constructive d’amélioration continue. La collaboration s’étend maintenant à des initiatives liées à l’économie circulaire.
Le Groupe Orange met un point d’honneur à renforcer le déploiement de l’intégration de la RSE dans son processus de sélection des fournisseurs. Lors des appels d’offres, sur la base de notre cartographie des risques, nous souhaitons connaître le niveau de maturité RSE de nos partenaires. Dans le cadre de sa politique de gestion des risques, Orange demande notamment à ce que ses fournisseurs soient évalués par EcoVadis.
L’objectif est double: d’une part avoir une visibilité des pratiques RSE de nos fournisseurs au moment de la sélection, et d’autre part, parallèlement, fiabiliser notre base existante de fournisseurs.
Quels sont vos stratégies vis-à-vis de vos fournisseurs ?
L’objectif pour nous c’est d’avoir une meilleure maîtrise de la maturité de nos fournisseurs. Aujourd’hui on a près de 600 fournisseurs qui sont évalués par EcoVadis. L’objectif ce n’est pas d’avoir une évaluation systématique de tous les fournisseurs mais d’identifier les fournisseurs qui portent potentiellement des risques RSE.
Nos équipes se focalisent sur l’évaluation de nos fournisseurs du Moyen-Orient et de l’Afrique, car la maturité de la RSE est encore inférieure à ce qu’on peut connaître en Europe. C’est notre responsabilité d’être le porte parole des pratiques responsables et de sensibiliser nos fournisseurs.
Au-delà des évaluations réalisées par EcoVadis, nos équipes se concentrent aussi sur l’évaluation de nos fournisseurs de la zone Moyen-Orient et Afrique, en réalisant des audits sur site de fournisseurs locaux, car la maturité de la RSE est encore faible dans ces régions. C’est notre responsabilité d’y être le vecteur des pratiques responsables et de sensibiliser nos partenaires. C’est d’ailleurs ce que nous faisons en organisant chaque année un Forum RSE Fournisseurs, qui se déroulera très prochainement le 22 mai, et accessible sans restriction via un lien de streaming.
Notre but est également d’impliquer nos acheteurs dans le processus d’achat. Il y a ceux qui vont adhérer « naturellement » parce qu’ils sont jeunes ou déjà sensibilisés aux problématiques environnementales par exemple et puis il y a ceux qui seront un peu plus difficiles à embarquer. Il faut réaliser un profond travail d’éducation et de vulgarisation, d’autant plus qu’avec la loi sur le Devoir de Vigilance, Orange est responsable de tout ce qui peut se passer dans ses filiales.
Quelques mots sur votre expérience EcoVadis ?
Je décrirais mon expérience en 3 mots :
- Efficacité : La plateforme EcoVadis permet de gérer tous nos fournisseurs et externaliser cette opération est une nécessité pour nous.
- Référence : EcoVadis est un standard, une vraie référence aujourd’hui reconnue dans le monde entier en matière d’évaluation RSE. Pour nous, bénéficier de cette expertise et de cette reconnaissance est une garantie de sécurité et de crédibilité.
- Fiabilité : Les évaluations faites par EcoVadis sont fiables. Basées sur du déclaratif, les preuves sont ensuite vérifiées. Nous pouvons donc légitimement nous appuyer dessus. Orange est d’ailleurs lui-même évalué par EcoVadis et atteint le niveau Gold depuis notre première évaluation, en 2008.
Merci à Thibault pour cet entretien. Vous pouvez lire les autres portraits ici :
Quatre questions à Mathilde GOUSSAULT, Responsable RSE du Groupe Bonduelle
Quatre questions à Shui MAHIEU, Sustainable Procurement Manager, Air liquide