Finies les importations de produits issus de la déforestation ? C’est en tout cas l’ambition du règlement européen sur la déforestation importée. Son objectif est d’obliger les entreprises qui importent en Europe certains produits comme l’huile de palme, le soja, le café, le cacao, le bois, le caoutchouc ou le bœuf à s’assurer que ces produits ne proviennent pas de zones déforestées. Cette réglementation est une première mondiale et suscite beaucoup d’espoir. Mais elle garde de nombreuses lacunes comme le fait de ne pas s’appliquer aux institutions financières (celles-ci plaidant le fait qu’elles aient déjà des politiques sectorielles sur le sujet…) et de ne concerner que la déforestation des forêts.
« Ne soyons pas naïfs, avertit de son côté Greenpeace. Ce règlement n’offrira qu’une protection médiocre aux peuples indigènes qui paient de leur sang pour défendre la nature, et comporte des failles bénéfiques à certaines industries forestières ». Pour assurer le suivi de l’obligation, les pays seront classés selon leur risque déforestation et les importations contrôlées en conséquence. Une clause de revoyure est d’ores et déjà prévue dans les deux ans et pourrait permettre d’intégrer davantage d’écosystèmes (tourbières, zones humides, …), d’organismes ( institutions financières) et de produits, comme le maïs et les agrocarburants, encore exclus, notamment sous la pression de la France.
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