“À date : Beaucoup d’annonces mais peu de résultats ! Une récente étude de McKinsey souligne le fait que la majorité des impacts environnementaux des entreprises est liée à leurs fournisseurs, pouvant aller jusqu’à 90 % dans certains secteurs. La maîtrise des filières fournisseurs est donc l’un des facteurs clés de succès pour pouvoir diminuer son impact environnemental.”
… C’est ainsi que débute l’article co-écrit avec Christophe Durcudoy, Partner, et Amandine Bedos, Senior Manager, dans le magazine semestriel ADD, pour ‘ADDing Value’ n°11 consacré à la révolution verte.
Pourquoi accélérer ? Quatre signaux forts
Nous rappelons quatre courants de fond qui incitent les entreprises et les directions achats à “passer des bonnes intentions aux actes” :
1. Les consommateurs - Si cela devient une évidence dans la plupart des secteurs du B2C (agro-alimentaire, cosmétique, mode, équipement de la maison, santé…), proposer à ses clients des produits et des services respectueux de l’environnement et de la société commence aussi à impacter le B2B. En effet, les appels d’offres lancés par les industriels et les institutions donnent depuis deux ans un poids de plus en plus prépondérant aux critères RSE. Un mauvais rating EcoVadis peut devenir éliminatoire. À l’inverse, mettre en avant un sourcing « fournisseur responsable » devient un élément de différenciation ;
2. Les pouvoirs publics - Ces dernières années, la mise en place de réglementations nationales autour des produits interdits, des labels ainsi que la maîtrise de la Supply Chain étendue s’est accélérée et renforcée : devoir de vigilance et loi Sapin II en France, Lieferkettengesetz en Allemagne, loi contre l’esclavage moderne au Royaume-Uni et en Australie, norme ISO 20400 Achats responsables… Début 2021, une nouvelle législation européenne obligeant les entreprises de la zone UE à assurer un contrôle du respect des Droits de l’homme et des atteintes à l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement est entrée en application. Ceci appuiera le « EU Green Deal », visant à faire de l’Union européenne la première économie neutre en gaz à effet de serre d’ici 2050 ;
3. Les collaborateurs - Selon une récente étude de Morgan Stanley, les nouvelles générations sont trois fois plus enclines à rechercher un poste dans une entreprise responsable et 70 % des nouvelles générations ne seront fidèles à leur employeur que si celui-ci s’engage pleinement dans le développement durable ;
4. Les investisseurs - Les acteurs financiers sont de plus en plus nombreux à intégrer dans leurs choix d’acquisitions et gestion des participations des critères ESG (environnement, sociétal et gouvernance). Les orientations et actions réellement menées pour intégrer les conséquences sociales et environnementales de ses activités et remplir les engagements sociétaux en faveur du développement durable sont donc critiques pour les entreprises à la recherche de financements.
Comme évoqué avec mes co-auteurs, il faut commencer par changer d’état d’esprit dans les directions Achats.
Depuis 20 ans, les enjeux environnementaux et sociétaux ont été pris par les Achats sous le tropisme défensif de la gestion des risques. Éviter un scandale, anticiper les ruptures, être compliant aux normes. Si les actions étaient menées « à minima » pour couvrir ces risques, on peut tout de même se réjouir des importants progrès menés par les entreprises depuis une dizaine d’années. Beaucoup ont remis en cause le « sourcing low cost » et se sont intéressés à ce qui se passait dans les usines des fournisseurs.
Pour franchir une nouvelle étape et poursuivre la remise en cause des impacts de leurs stratégies de sourcing, les achats doivent mener des initiatives proactives et offensives. Tout comme les économies sont au cœur de l’ADN des achats, optimiser son impact environnemental et social doit s’ancrer dans ses objectifs et se valoriser.
Je vous invite à lire l’ensemble de l’article ainsi que de nombreux autres articles consacrés à “LA RÉVOLUTION VERTE AU CŒUR DES OPÉRATIONS”, revue ADD.
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