La Responsabilité Sociétale des Entreprises, nouvelle priorité stratégique des administratrices et administrateurs ? s’interrogent l’IFA, l’ORSE et Pwc dans la première édition de leur baromètre sur le sujet. Spoiler : ça frémit, mais on n’y est pas encore si l’on en croit les réponses recueillies auprès de quelque 200 participants, administrateurs et mandataires sociaux pour l’essentiel, en juin 2021. Comme à l’école, on passe en revue les bons et les mauvais points.
Les + :
- La crise du Covid et les réglementations ont poussé à accélérer la dynamique en faveur de la RSE dans les stratégies RSE
- La DPEF, petit nom de la Déclaration de performance extra-financière est régulièrement au menu des Conseils d’administration. Tant mieux car c’est elle qui permet de suivre les évolutions de la performance globale de l’entreprise et de sa restitution auprès des investisseurs.
- La représentation des femmes dans l’entreprise est un sujet abordé en conseil…mais visiblement pas sous l’angle de l’égalité professionnelle
Les – :
- Seuls 21% des répondants déclarent que le conseil est associé à la définition de la stratégie RSE et 8% disent même en être totalement exclu…ce qui explique sans doute en partie ce qui suit !
- Les enjeux climatiques ne sont évoqués qu’occasionnellement (30%) voir jamais (25%) par le Conseil. C’est encore pire pour la biodiversité qui est absente des discussions dans 73%. Les dirigeants disent pourtant aborder l’impact du changement climatique pour l’entreprise sous l’angle de la prospective…reste donc à faire le lien avec l’autre principe de la matérialité : celle de l’impact de l’entreprise sur le changement climatique ! Et de faire le lien entre le climat et la biodiversité, et le lien entre l’environnement…et le social !
- Ce n’est pas gagné car au niveau sociétal, l’intégration du dialogue parties prenantes et de ses conséquences pour l’entreprise ne semble pas vraiment être une préoccupation des conseils...
- 25% des entreprises n’ont jamais abordé la raison d’être en conseil d’administration et encore moins la considère comme un facteur de prise de décision ! Dommage si l’on considère la raison d’être comme ce qui sous-tend la stratégie de l’entreprise…
- Quant à la rémunération variable des dirigeants, elle ne compte qu’une faible partie de critères RSE. Quand elle existe, elle reste souvent limitée à 10%.
Pourquoi il faut que cela change :
Comme le disait un récent rapport d’information du Sénat sur la RSE : « La RSE doit d’abord pénétrer dans les conseils d’administration. Il est fondamental que le management et les instances dirigeantes de l’entreprise soient pleinement investis dans la démarche RSE, et qu’ils inscrivent ces enjeux comme des priorités stratégiques. » Il citait même Françoise Malrieu de l’IFA sur la question plus spécifique du climat : « la question du climat doit aujourd'hui être envisagée comme un sujet stratégique. Le rôle du conseil est d'en discuter comme tel, et d'examiner comment l'entreprise se prépare à prendre en compte ces effets ».
« Tout sujet stratégique pour l’entreprise doit être abordé sous le prisme de la RSE. Il est alors nécessaire de consacrer davantage de temps à la RSE en conseil. Les répondants à cette étude expriment d’ailleurs clairement ce besoin », baromètre RSE 2022.
Les auteurs du baromètre préconisent notamment plus de formation des conseils et plus de dialogue, que ce soit avec les directions ou les parties prenantes.
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