La nouvelle étude conjointe EcoVadis / Médiateur des entreprises 2021 fait suite à trois éditions publiées en 2015, 2017 et 2019. L’objectif est d’observer la performance RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) des entreprises françaises (moyenne Pays) à la lumière des performances RSE des entreprises de l’OCDE et des BRICS. Et dorénavant de l’UE à 27.
Tous les scores EcoVadis sont des scores de niveaux basés sur une échelle de 0 à 100.
En 2020, au niveau mondial, moins de 10% des entreprises évaluées (7,8%) ont obtenu un score supérieur à 64/100, pour un système de management de la RSE évalué de niveau "avancé" à "exceptionnel”. Ces deux niveaux sont rassemblés dans cette étude en une seule catégorie d’entreprises, dite de niveau “exemplaire”.
La grande majorité (52,2%) a obtenu un score global inférieur à 64/100 mais supérieur à 45/100, pour un niveau de management de la RSE considéré comme “adapté”.
36,7% des entreprises évaluées ont obtenu un score compris entre 25 à 44/100, le niveau alors est qualifié “d'incomplet”. 3,3% des entreprises évaluées en 2020 étaient d’un niveau intangible, (score inférieur à 25/100) avec une exposition aux risques éthiques, sociaux et environnementaux élevée.
Source : Edition 2021 Etude RSE EcoVadis / Le Médiateur des entreprises
Moyenne pays France : de réelles progressions en 6 ans
Une part importante de l’analyse de cette édition a porté sur l’observation des progressions des entreprises françaises évaluées par EcoVadis sur 6 ans, de 2015 à 2020 en comparaison à d’autres régions du monde.
81% des entreprises françaises évaluées en 2020 ont obtenu un score global au moins de niveau adapté ou exemplaire contre 63% seulement six années auparavant.
En référence, en 2020, les entreprises basées en UE ou OCDE sont respectivement de 77% et 73% à être évaluées à ces mêmes niveaux de performances. Seules 28% des entreprises de la région BRICS sont dans ce cas. En 2020, 11% des entreprises BRICS étaient évaluées en niveau intangible et 62% en niveau incomplet.
Niveau trajectoire individuelle : les entreprises françaises évaluées à la fois en 2015 et 2020 progressent nettement
Une analyse statistique plus poussée permet d’isoler la trajectoire d’un groupe d’entreprises françaises évaluées en 2020, qui disposaient d’une évaluation en 2015 (soit au moins 2 évaluations RSE sur la période d’étude).
-> cliquez sur le graphique pour observer les progressions et régressions
Au sein de l’échantillon France, 22% des entreprises évaluées en 2020 disposaient aussi d’une évaluation en 2015, soit 496 entreprises.
Par grand niveau de performance, en 6 ans :
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La part d’entreprises championnes en RSE (niveau exemplaire) est passée de 12% à 36% en 2020.
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Un peu plus de la moitié des entreprises françaises est de niveau adapté (57% contre 58% en 2015).
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La part d’entreprises de niveau incomplet n’est plus que de 6%, contre 29% en 2015.
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Il n’y a plus/pas d’entreprises françaises évaluées de niveau intangible.
93% des entreprises françaises évaluées, contre 70% 6 ans plus tôt, sont au minimum de niveau adapté et donc en capacité de produire des impacts positifs.
Les trajectoires par grand niveau de performance RSE sont les données les plus intéressantes à observer :
Une fois atteint le palier du niveau exemplaire, les entreprises françaises maintiennent cette performance sur la durée (89%). Minoritaires en 2015, elles sont rejointes en 6 ans par deux fois plus d’entreprises pour in fine peser plus du tiers en 2020. Ces nouvelles entreprises à hautes performances RSE sont issues majoritairement d’entreprises qui étaient évaluées de niveau adapté en 2015 (61%) mais aussi par des entreprises de niveau inférieur avec des niveaux de progression exceptionnels sur 6 ans (8%).
Il est naturel d’observer sur la même période, en “signal faible”, des chutes importantes de performances RSE : 11% d’entreprises évaluées de niveau exemplaire en RSE “tombent” en niveau adapté et 2% en niveau adapté en 2015 sont évaluées en 2020 en niveau incomplet. Les raisons sont multiples, il peut s’agir d’une non mise à jour du reporting, d’expiration des certificats présentés, ou bien encore d’amendes, de condamnations ou de controverses qui peuvent impacter directement le score.
La tendance de progression est généralement similaire au monde, mais avec un point de départ en 2015 bien plus favorable. Ainsi, la distribution des niveaux atteints par les entreprises françaises en 2015 est proche de la distribution atteinte par l’ensemble des entreprises au niveau mondial, mais en 2020, soit 6 ans plus tard.
Outre la part d’intangible pratiquement absente de toutes les évaluations en France mais aussi une part d’entreprises évaluées de niveau exemplaire bien supérieure au niveau mondial, le fait statistique distinctif est la quasi inexistence de chute d’un niveau adapté à incomplet en France, contrairement à l’échantillon mondial.
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