Article d'invités (guest blog) de deux auteurs d'une étude sur le modèle d'affaires durable : Patrick D'Humières, membre du comité scientifique EcoVadis et Arnaud Herrmann, Directeur associé Eco-Learn, organisme de formation à la compétence durable.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à rapporter sur leurs bonnes pratiques environnementales, sociales et de gouvernance et à faire part de leur progrès dans leurs rapports annuels. Mais ces pratiques cachent une lacune, la réponse à la question : « qu’est-ce qu’une entreprise durable et peut-on appréhender d’une façon objective et commune le degré de durabilité de l’entreprise ? »
Des modèles économiques de plus en plus contestés
Le modèle d’entreprise d’aujourd’hui est insoutenable.
D’un côté, nous devons faire face à des défis environnementaux et sociaux considérables. La pandémie n’a fait que mettre en évidence l'interdépendance de nos sociétés et la fragilité de notre monde globalisé. De l’autre, dans ce cadre préoccupant, l’économie de marché présente des limites intrinsèques qui l’empêchent de répondre de façon adéquate. Le profit est privatisé, la perte du capital collectif est mutualisée. Le modèle existant fait de l’entreprise une machine externalisatrice qui a le plus souvent intérêt à déporter à l’extérieur tout ce qu’elle n’est pas obligée de comptabiliser !
Nous avons estimé qu’il devenait nécessaire de repenser l’entreprise, de proposer une nouvelle définition d'un modèle durable.
Le modèle de l’entreprise durable
La clé de voûte de la durabilité d’une entreprise est la conjugaison du profit et de l’utilité de l’entreprise. Le profit, essentiel pour la pérennité de l’entreprise, exprime la capacité du modèle à produire et répartir de la valeur. L’utilité, garante de la license to operate, exprime la capacité du modèle à s’inscrire dans son écosystème. La poursuite de ce double projet doit s’accompagner d’une minimisation des externalités négatives environnementales et sociales. Ces quatre axes de durabilité se traduisent en quatre indicateurs. Nous avons décliné ceux-ci, à leur tour, en deux échelles temporelles : un court terme opérationnel, un long terme idéal.
L’acceptation sociétale de l’entreprise sera garantie par son orientation selon quatre valeurs cardinales : la loyauté de comportement dans le rapport aux enjeux publics, l’équité dans les conditions de production et sociales, l’accessibilité des produits et services aux besoins humains et la décarbonation de ses activités. Ces valeurs LEAD serviront de boussole pour la stratégie durable de l’entreprise.
Comment aller vers le modèle d’entreprise durable ?
Si le modèle nous donne un idéal vers lequel tendre, nous estimons que la trajectoire est tout aussi importante. Elle est pour nous cruciale car elle permet à l’entreprise de sortir du business-as-usual. Les deux schémas suivants présentent les transformations à opérer entre les modèles d’affaires actuels et la cible durable.
Figure 1 – Représentation schématique du modèle d'affaires actuel
Figure 2 – Représentation schématique du modèle d'affaires durable
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Nous vous invitons à lire notre étude pour approfondir les points précédents et explorer les enjeux de trajectoire durable à travers le réajustement du portefeuille, en renouvelant les pactes actionnarial et social. Nous sommes prêts à engager la conversation dans une démarche collaborative : lien vers l'étude
Webinaire d'actualité durable eco-learn : avec le témoignage du groupement d'entreprises EPE (Association qui regroupe une soixantaine de grandes entreprises françaises et internationales issues de tous les secteurs de l’économie)
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