Collaborer sur le terrain pour atténuer les risques de travail forcé

November 24, 2023 KSAPA .org

Cet article a été écrit par Farid Baddache et publié sous le titre “5 étapes pour assurer une transition verte exempte de travail forcé” CHANGEMENT CLIMATIQUE, CONDITIONS DE TRAVAIL, DÉVELOPPEMENT DURABLE, DROITS DE L'HOMME, PARTIE PRENANTE, RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE ET ENVIRONNEMENTALE (RSE)”.

5 étapes pour assurer une transition verte exempte de travail forcé

Le travail forcé a été documenté dans un large éventail de technologies vertes, y compris l’énergie solaire, éolienne et la production de batteries lithium-ion. Ksapa coordonne avec les investisseurs, les acheteurs et les parties prenantes en utilisant une approche en 5 étapes pour concevoir des lignes directrices ouvertes permettant à la communauté des affaires de s’engager de manière significative avec leurs partenaires commerciaux et d’atténuer les risques associés à leurs opérations. 

Qu’est-ce qui caractérise les risques liés au travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement des technologies vertes ?

1. Le travail forcé : Petit rappel

Le travail forcé est un type de travail ou de service effectué par un individu contre sa volonté, sous la menace d’une punition ou d’une coercition. Ce type de travail est considéré comme une violation des droits de l’homme et est interdit par le droit international. Le travail forcé peut prendre de nombreuses formes, notamment la servitude pour dettes, où un individu est contraint de travailler pour rembourser une dette, et le travail forcé des enfants, où les enfants sont contraints de travailler au lieu d’aller à l’école. Le travail forcé peut se produire dans de nombreuses industries différentes, notamment l’agriculture, l’industrie manufacturière, la construction et le travail domestique. Il peut également se produire dans le cadre de la traite des êtres humains, lorsque des personnes sont transportées dans un autre pays et contraintes de travailler contre leur gré.

Le travail forcé est évidemment illégal en vertu du droit international. Le recours au travail forcé est interdit par plusieurs conventions et accords internationaux, dont la convention (n° 29) sur le travail forcé de 1930 de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui définit le travail forcé comme « tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré ». L’OIT estime qu’il y a environ 21 millions de personnes dans le monde qui sont victimes du travail forcé, et celui-ci est considéré comme une violation des droits de l’homme. En outre, de nombreux pays ont des lois qui interdisent le travail forcé, et les entreprises qui opèrent dans ces pays sont également censées se conformer à ces lois. Certains pays disposent de lois et de réglementations spécifiques qui interdisent le recours au travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement.

Il convient de noter que le travail forcé est non seulement illégal, mais qu’il est également préjudiciable à la main-d’œuvre et à l’économie dans son ensemble, car il crée une concurrence inégale et déloyale pour les entreprises qui respectent la loi et les normes éthiques, et il nuit aux personnes les plus vulnérables de la société.

2. Risques liés au travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales des technologies vertes

Le travail forcé est un problème majeur dans les technologies de la transition verte, car il a été observé que certaines entreprises impliquées dans les chaînes d’approvisionnement des technologies de la transition verte exploitent des populations vulnérables en les contraignant à fournir du travail, souvent à des salaires extrêmement bas. En outre, le travail forcé a également un impact environnemental, car ces travailleurs ne respectent généralement pas les directives en matière de sécurité et d’environnement. Le travail forcé peut prendre de multiples formes :

  • Par exemple, dans la production de minéraux et le cas de la RDC. La République démocratique du Congo (RDC) est une source importante de minéraux tels que le cobalt, le cuivre et l’étain, qui sont utilisés dans une variété de produits, notamment les smartphones, les véhicules électriques et les technologies d’énergie renouvelable. Des cas de travail forcé ont été signalés dans les mines de la République démocratique du Congo (RDC) par exemple. Les organisations de défense des droits de l’homme ont documenté des cas de travail forcé, y compris le travail des enfants, dans le secteur minier de la RDC. Le travail forcé se déroule principalement dans les mines artisanales, qui sont des mines à petite échelle souvent gérées par des communautés locales ou des groupes informels, plutôt que par de grandes sociétés minières. Ces mines sont souvent caractérisées par de mauvaises conditions de travail et un manque de mesures de sécurité. En outre, ces mines sont également sujettes à l’exploitation par des groupes armés, qui obligent les communautés locales à travailler dans les mines, souvent sous la menace de la violence. Il convient de noter que le gouvernement de la RDC, certains acheteurs et des sociétés minières ont pris certaines mesures pour lutter contre le travail forcé dans le secteur minier, notamment en mettant en œuvre des réglementations et des programmes visant à améliorer les conditions de travail et à surveiller les chaînes d’approvisionnement. Cependant, le problème est permanent et il est crucial de poursuivre les efforts pour combattre le travail forcé au Congo et dans d’autres régions.
  • Par exemple, dans la production de panneaux solaires et le cas des Ouïgours. Des rapports font état du recours au travail forcé dans la production de panneaux solaires. Par exemple, en 2020, l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) a publié un rapport selon lequel les musulmans ouïgours et d’autres minorités ethniques étaient utilisés comme main-d’œuvre forcée dans la production de panneaux solaires à Xinjiang, en Chine. Le rapport indique que ces travailleurs ont été transférés des camps d’internement du Xinjiang pour travailler dans des usines en Chine. Il convient de noter qu’il ne s’agit pas du seul rapport sur le travail forcé dans l’industrie des panneaux solaires. Il s’agit d’un problème complexe qui ne se limite pas à une entreprise ou à une région spécifique. Le travail forcé peut intervenir à n’importe quel stade du processus de production des panneaux solaires, de l’extraction des matières premières à l’assemblage du produit final. Il est important de noter que de nombreuses entreprises et organisations font des efforts pour identifier et éliminer le travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement et mettre en œuvre des pratiques d’approvisionnement éthiques. Cela inclut la mise en œuvre de réglementations, l’audit des fournisseurs et la mise en place de systèmes de traçabilité pour contrôler l’origine et les conditions des matériaux utilisés dans la production de panneaux solaires.

Aller de l’avant : assurer une transition verte sans travail forcé

Les risques de travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement des technologies vertes peuvent être caractérisés par les types de populations vulnérables qui sont à risque, comme les personnes issues de milieux économiquement défavorisés ou celles ayant un accès limité à la protection juridique. Les risques de travail forcé sont également affectés par des facteurs tels que la concentration géographique de la production, les chaînes d’approvisionnement complexes et opaques, et les bas salaires des travailleurs. En outre, le manque d’application réglementaire des lois du travail et le contrôle inadéquat des conditions de travail peuvent exacerber les risques de travail forcé. En général, les entreprises et les organisations peuvent utiliser divers outils et solutions pour atténuer les risques de travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement. Ceux-ci peuvent inclure

  • Des logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement : Ces outils peuvent aider les entreprises à suivre et à surveiller leurs fournisseurs, à automatiser les audits et les contrôles de conformité, et à identifier et traiter les problèmes potentiels tels que le travail forcé.
  • Plateformes d’approvisionnement éthique : Ces plateformes peuvent permettre aux entreprises d’accéder à des informations et à des ressources pour les aider à identifier et à traiter le travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement, comme les évaluations des fournisseurs, les supports de formation et les meilleures pratiques.
  • Solutions basées sur la blockchain : La technologie Blockchain peut aider les entreprises à créer une chaîne d’approvisionnement transparente et traçable, leur permettant d’identifier et de traiter les problèmes potentiels tels que le travail forcé, en créant un enregistrement immuable de toutes les transactions, et en permettant de suivre l’origine des matériaux.

Il est important de noter que, si ces outils peuvent être utiles pour atténuer le risque de travail forcé, ils ne remplacent pas une approche globale comprenant des évaluations des risques, une diligence raisonnable et une collaboration avec les fournisseurs et les autres parties prenantes. Ces outils peuvent être d’une valeur limitée face à la réalité des mineurs artisanaux au Congo ou face à des chaînes d’approvisionnement opaques qui ne sont pas disposées à partager des données utiles.

Par conséquent, avant toute chose, il existe plusieurs mesures que les entreprises peuvent prendre pour atténuer le risque de travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement :

1. Effectuer des évaluations des risques : Les entreprises doivent effectuer des évaluations des risques de leurs chaînes d’approvisionnement afin d’identifier les zones potentielles où le travail forcé peut être présent. Cela doit inclure une évaluation des lois, des réglementations et des normes industrielles dans les pays où l’entreprise opère et s’approvisionne en matériaux.

2. Mettre en œuvre une diligence raisonnable : Les entreprises doivent mettre en œuvre des processus de diligence raisonnable pour s’assurer que les fournisseurs et les sous-traitants n’utilisent pas le travail forcé dans leurs opérations. Cela peut inclure l’audit des fournisseurs, le contrôle des conditions de travail et la mise en place de systèmes de traçabilité pour suivre l’origine des matériaux.

3. Établir des politiques et des procédures : Les entreprises doivent établir des politiques et des procédures pour empêcher le travail forcé de se produire dans leurs chaînes d’approvisionnement. Cela peut inclure la mise en œuvre de codes de conduite, de programmes de formation pour les employés et les fournisseurs, et la mise en œuvre de processus pour identifier et traiter tous les cas de travail forcé qui sont identifiés.

4. Collaborer et partager les informations : Les entreprises doivent collaborer avec d’autres organisations et partager des informations pour identifier et traiter le travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement. Cela peut inclure le travail avec des groupes industriels, des ONG et des agences gouvernementales pour créer et mettre en œuvre des normes et des directives pour prévenir le travail forcé.

5. Contrôler et améliorer en permanence : Les entreprises doivent surveiller en permanence leurs chaînes d’approvisionnement et apporter des améliorations si nécessaire. Cela peut inclure le suivi des performances des fournisseurs et la prise de mesures correctives si le travail forcé est identifié.

Il convient de noter que le travail forcé est un problème complexe qui nécessite une approche à multiples facettes pour être traité efficacement, et il est important que les entreprises travaillent avec leurs fournisseurs et d’autres parties prenantes pour s’attaquer aux causes profondes du travail forcé.

Activités de collaboration encourageant les transitions vertes exemptes de travail forcé

Ksapa et un groupe d’entreprises membres fondatrices unissent leurs efforts pour explorer 3 aspects du travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement des panneaux solaires et des VE : 1/ clarifier les chaînes d’approvisionnement et les points chauds du travail forcé, 2/ clarifier les attentes réglementaires, 3/ concevoir un outil concret de diligence raisonnable. Cette initiative ne vise pas à cibler une région ou un pays en particulier. Elle vise plutôt à fournir une approche plus globale englobant de multiples formes de travail forcé telles qu’elles peuvent se produire dans les chaînes d’approvisionnement ciblées, et à comprendre que la dynamique géopolitique qui remanie les chaînes d’approvisionnement mondiales au moment où nous parlons va de toute façon générer ou déplacer les risques de certaines géographies ou points chauds de la chaîne de valeur vers d’autres.

Nos équipes combineront donc plusieurs méthodes pour évaluer la concentration géographique des productions minières et manufacturières sensibles, comme celles qui présentent un risque plus élevé de travail forcé ou de dommages environnementaux. Voici quelques-unes des méthodes qui seront utilisées :

1. Cartographie et analyse SIG : La plateforme Ksapa utilise des systèmes d’information géographique (SIG) et des outils de cartographie, en utilisant des représentations visuelles des chaînes d’approvisionnement et en identifiant les zones où sont concentrées les productions minières et manufacturières sensibles. Cela aidera les entreprises à identifier les zones à haut risque et à cibler leurs efforts pour atténuer les risques.

2. Évaluations des risques : La plateforme Ksapa procède à des évaluations des risques afin d’identifier le niveau de risque associé à différentes régions et méthodes de production. Il s’agit notamment d’évaluer les lois et réglementations en vigueur, les normes industrielles et les conditions de travail dans la région.

3. Analyse des données et des informations : La plateforme Ksapa utilise des données et des informations provenant de diverses sources telles que des rapports d’ONG, d’agences gouvernementales et de groupes industriels pour identifier la concentration géographique des productions minières et manufacturières sensibles.

4. L’engagement des parties prenantes : La plateforme Ksapa engage une variété de parties prenantes telles que les fournisseurs, les ONG, les agences multilatérales et les agences gouvernementales pour identifier la concentration géographique des productions minières et manufacturières sensibles. Cela inclura probablement, à un stade ultérieur, la collaboration avec les communautés locales pour identifier et traiter les problèmes, et la réalisation d’évaluations et d’audits des fournisseurs.

5. Surveillance continue : La plateforme Ksapa surveillera en permanence ces chaînes d’approvisionnement, notamment par le biais d’audits réguliers, d’évaluations des fournisseurs et d’évaluations des risques réalisées par ses entreprises membres, afin d’identifier les nouveaux risques et l’évolution des conditions dans les régions où elles s’approvisionnent.

Il convient de noter que l’évaluation de la concentration géographique des productions minières et manufacturières sensibles est un processus continu qui nécessite des mises à jour régulières, et il est important que les entreprises travaillent avec leurs fournisseurs et d’autres parties prenantes pour s’attaquer aux causes profondes du travail forcé et d’autres problèmes.

A propos de l'auteur

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Ksapa est une entreprise à mission. Animés par la question de l’impact, ses équipes fournissent aux investisseurs et aux entreprises des solutions innovantes et évolutives afin d’accélérer leur implication dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable 2030 prioritaires pour leurs activités. KSAPA construit des modèles économiques opérationnels plus résilients, plus inclusifs et plus compétitifs. Cette mission se décline en trois dimensions : le conseil stratégique, la conception et le management de solutions d’investissement d’impact et la diffusion d’idées dans le cadre du débat public.

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