Le dernier rapport du GIEC sur l’atténuation du changement climatique a été publié le 4 avril. Comme les précédents, l’actualité, cette fois politique, a occulté la mise en avant de ce dernier dans les grands médias mais aussi - et surtout- au sein de la parole politique qui avait pourtant le boulevard de l’élection présidentielle pour en parler.
De ce rapport, on aura beaucoup retenu l’alerte : « il nous reste trois ans pour agir ». Cela n’est pas tout à fait vrai : il nous reste chaque jour, chaque heure, car comme le répètent à l’envi les scientifiques, chaque degré compte. Une limitation du réchauffement de la planète à 1,5°C sera bien plus vivable qu’une augmentation à 2°C mais entre les deux, nous avons une palette de nuances : 1,5°C ; 1,6°C ; 1,7°C. Oui, il faut atteindre le pic des émissions de gaz à effet de serre avant 2025. Oui, ça va être dur. Très dur même car cela nécessite des transformations, des bouleversements de nos modes de vie, de production. Mais oui, nous pouvons, nous devons y arriver. C’est donc aussi cet « optimisme prudent » que mettent en avant deux membres français du groupe II du GIEC : Céline Guivarch, économiste et membre du Haut conseil pour le climat Céline Guivarch et Franck Lecoq, chercheur en économie, tous deux du Cired, dans un papier sur The Conversation. Il est à lire pour avoir tous les grands enseignements du rapport en main.
De mon côté, je vous propose trois infographies : la première porte sur les grandes lignes du rapport et de quelques mises en contexte ; la deuxième, tirée du rapport du GIEC, est celle qui a beaucoup circulé sur le potentiel et le coût des solutions pour l’atténuation ; la troisième, toujours tirée du rapport, a beaucoup moins été mise en avant, permet de les mettre en lien avec leurs impacts potentiels sur les objectifs de développement durable.
1. Les points saillants du rapport sur l’atténuation
Même si tous les pays respectaient leurs objectifs climatiques d’ici 2030, le réchauffement serait probablement supérieur à 1,5°C, au-delà de l’un des objectifs fixés dans l’Accord de Paris. Les efforts à faire pour ne pas faire exploser le thermomètre impliquent tous les acteurs, au premier titre desquels les Etats mais aussi les financiers, les entreprises et les citoyens.
2. Le potentiel des solutions pour l’atténuation
Cette infographie montre le potentiel de réduction des émissions de chacune de ces 43 solutions, symbolisé par le trait, et leur coût : en gros, plus c’est bleu, plus c’est compétitif par rapport au business as usual. Verdict : de nombreuses solutions existent déjà, à un coût accessible. Le coût de l’inaction sera supérieur à celui de l’action. Et pas seulement en termes environnemental et de bien-être, en termes économiques aussi.
3. Les impacts « collatéraux » des solutions sur les ODD
Toutes les solutions, aussi décarbonnées et bon marché soient-elles, n’ont pas le même impact social ou environnemental comme le montre cette infographie. Certaines solutions combinent les désavantages économiques, sociaux et environnementaux comme les technologies de stockage et captage du CO2. Certaines sont plus balancées entre impacts positifs et négatifs comme le nucléaire. Quand les options basées sur la terre (reboisement, conservation des forêts, lutte contre la déforestation, l’agroforesterie peuvent avoir de multiples synergies avec les Objectifs de développement durable adoptés en 2015 par l'ONU et qui courent jusqu'en 2030.
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