Cet article a été écrit par Krystel Bassil et publié sous le titre “Le nouveau règlement européen CSDDD, « le compromis »” DÉVELOPPEMENT DURABLE, FINANCE DURABLE ET ESG, RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE ET ENVIRONNEMENTALE (RSE).
Une version de la directive sur la responsabilité sociale des entreprises (CSDDD) diluée a été votée….. enfin.
Après plusieurs semaines de négociations houleuses et de pressions, et ce qui est certainement un revers, il reste très important que la législation de l’UE pousse les entreprises à plus de responsabilité envers les personnes et la planète. Elle a un réel potentiel de changement pour les plus grands acteurs du marché.
Et pour les juristes parmi nous: les Principes Directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains ne sont plus seulement des textes normatifs non contraignants. Ils sont devenues des lois contraignantes marquent une nouvelle étape dans la relation entre les entreprises, la société et la planète.
Champ d’application
Le champ d’application de la directive a été considérablement réduit et concernera désormais les entreprises employant plus de 1 000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 450 millions d’euros. Au total, une estimation de 5 300 entreprises seront soumises à la directive. Initialement, le texte visait les entreprises de plus de 500 employés et de 150 millions d’euros, soit environ 15 000 entreprises.
Que doivent faire les entreprises concernées?
Les grandes entreprises devront faire preuve de diligence raisonnable en matière de développement durable, y compris en matière d’environnement et de droits de humains, pour la plupart de leurs chaînes de valeur. En fin de compte, elles seront également tenues de rendre des comptes conformément aux lois nationales existantes et à venir.
CSRD/CSDDD: pour éviter les doublons, les entreprises qui se conforment déjà aux obligations d’information de la CSRD seront exemptées de l’obligation d’adopter un plan de transition climatique. Les entreprises qui effectuent une double matérialité, y compris une matérialité d’impact, peuvent prétendre fonder leur plan d’action sur l’atténuation des risques liés à la CDDD, en utilisant comme bonne base la matérialité d’impact alignée sur les normes UNGP et le devoir de diligence pour une conduite responsable des entreprises de l’OCDE.
Mise en œuvre: Les entreprises disposent d’un délai plus que suffisant pour définir leurs stratégies, cartographier, identifier et traiter leurs impacts sociaux et environnementaux:
- 3 ans pour les entreprises de plus de 5000 employés et 1500 millions de chiffre d’affaires,
- 4 ans pour les entreprises employant plus de 3 000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros, et
- 5 ans pour les entreprises de plus de 1000 employés et 450 millions de chiffre d’affaires.
Pénalités: Les États membres doivent prévoir des sanctions dissuasives, proportionnées et efficaces en cas d’infraction à la mesure susmentionnée. Celles-ci doivent comprendre une sanction pécuniaire dans un délai déterminé. Pour éviter la réduction artificielle des amendes administratives potentielles, les États membres doivent veiller à ce que les sanctions pécuniaires soient imposées en tenant compte du chiffre d’affaires consolidé calculé au niveau de la société mère ultime. La limite maximale ne doit pas être inférieure à 5 %.
La directive doit maintenant être votée par le Parlement européen en avril pour être pleinement adoptée...
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