2020, la grande accélération de la transformation

Bettina Grabmayr

J’ai eu le plaisir de contribuer au nom d’EcoVadis au “Yearbook des changemakers” du groupe Freelance : "2020, la grande accélération de la transformation".

L’impact de la pandémie sur la transformation des entreprises -et surtout son accélération !- y est évoquée par de nombreux professionnels, qu’ils soient DRH, DSI, Directeurs des Achats, Directeurs de la Transformation.  Les thèmes de transformation du travail, transformation numérique, et bien sûr, transformation écologique, font l’objet de contributions variées : sociologue, avocats, acteurs publiques, journaliste, professeur, patrons de start-up ou de PME de la tech…

En guise d’introduction et d’invitation à la découverte de ce livre blanc 2020, la grande accélération de la transformation, voici mes 2 premières réponses aux questions posées par le journaliste.

 

Depuis 2007, EcoVadis opère une plateforme mondiale d’évaluation et de mutualisation des performances RSE, et compte, en 2021, un réseau de plus de 75 000 entreprises de toutes tailles dans 160 pays. Outre les TPME, vous « notez » l’engagement RSE de sociétés du CAC 40. Comment voyez-vous la montée des enjeux RSE au sein des grands groupes ?

Notre étude annuelle “Business Sustainability Risk and Performance Index”  basée sur les performances RSE de plus de 65 000 évaluations EcoVadis, montre que les grandes entreprises, cotées ou non, sont plus avancées en Europe que dans le reste du monde, avec un score moyen de 51.5/100 en 2019, contre une moyenne mondiale de 45.6/100.  

Cela s’explique partiellement par une plus grande pression réglementaire sur les enjeux RSE en Europe que dans le reste du monde, mais également par une plus grande sensibilisation des acteurs.  

En 15 ans, nous avons observé une réelle professionnalisation des métiers de la RSE. Les sujets sont de plus en plus techniques et demandent une réelle connaissance de fond des standards de reporting ou de réglementations très complexes, comme la nouvelle taxonomie verte européenne qui a pour ambition de définir ce qu’est une “activité durable”. 

La professionnalisation et l’encadrement de la démarche RSE des entreprises se voit également au niveau des engagements pris par les entreprises, à qui on demande d’aligner leur stratégie avec les recommandations de la communauté scientifique. Sur les réductions d’émissions carbone par exemple, de plus en plus d’entreprises adoptent des objectifs de réduction compatibles avec les objectifs des accords de Paris, en se basant sur les recommandations de l’initiative des Science-Based Targets notamment et s’attaquent à présent au périmètre du scope 3 

Globalement, pour les grands groupes, les démarches de RSE et d’achats responsables sont devenues incontournables pour répondre aux attentes de leurs parties prenantes, qu’ils s’agisse de leurs investisseurs, collaborateurs ou consommateurs. 

 

Qui met aujourd’hui le plus la « pression » sur les entreprises ? Le politique-législateur, le consommateur-citoyen et les medias ? L’investisseur qui va rechercher l’ISR ? Comment voyez-vous l’évolution de cette « pression » ?

La pression sur les entreprises s’exerce à tous les niveaux, car de plus en plus, toutes leurs parties prenantes ont des attentes en matière de RSE. Les consommateurs exigent plus de transparence sur l’empreinte environnementale et sociale des produits, tandis que les collaborateurs demandent à leur employeur des valeurs d’entreprise plus durables et un engagement RSE tangible. La pression s’accentue également du côté des investisseurs, qui demandent plus de transparence sur la performance ESG à travers un reporting aligné sur des standards reconnus tels que SASB ou TCFD

Enfin, en Europe, cette pression générale s’est fortement accrue cette année du côté des pouvoirs réglementaires avec l’adoption d’un Green Deal européen ambitieux, qui à travers des chantiers tels que le devoir de vigilance européen, la taxonomie verte, la taxe carbone aux frontières ou bien la révision de la directive sur le reporting extra-financier, introduit des exigences environnementales et sociales plus élevées pour les entreprises européennes. 

 

 

Union européenne :

l’ensemble des initiatives autour du Green Deal font l’objet d’un document de position EcoVadis 

Initiatives de l'Union européenne favorisant la durabilité dans les chaînes de valeur : recommandations

 

A propos de l'auteur

Bettina Grabmayr

Bettina Grabmayr is a Senior Sustainability Analyst at EcoVadis. She is responsible for the Ethics & Compliance theme of the EcoVadis rating methodology, which includes engaging stakeholders and aligning the methodology with emerging ethics & compliance best practices and issues.

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