Béatrice Heraud revient sur ce nouvel outil à destination des consommateurs dans sa nouvelle newsletter bimensuelle, Le Grand Écart
L'OUTIL:
L'éco-score peut-il changer nos habitudes alimentaires ?
Afficher l’impact environnemental des produits pour nous inciter à consommer les produits les plus vertueux en matière environnementale, c’est l’objectif du gouvernement français avec son expérimentation dans l’alimentation (avant sa généralisation prévue par la loi Climat et résilience, en 2023) avant un déploiement plus large dans l’Union européenne.
Depuis un an, plusieurs types d’affichage sont ainsi testé comme l’Eco-score, conçu par un collectif indépendant, dont font partie 11 acteurs comme Open Food Facts ou les applis Yuka et ScanUp. Celui-ci reprend les codes du Nutri-Score (de A vert à E rouge) et est désormais déployé sur 400000 produits, dans la grandes distribution (Carrefour, Lidl, Intermarché, le site marchand bio La Fourche ou le distributeur belge Colruyt).
Selon une étude réalisée par le collectif, les résultats sont encourageants : 4 millions de personnes ont consulté l’Eco-Score via les applications Yuka, Scan Up, les sites de e-commerce des distributeurs ou des sites de recettes comme Marmiton.
2/3 des consommateurs ont acheté un article grâce à un Eco-Score favorable ou renoncé à une référence du fait d’un mauvais score.
Pour le site La Fourche qui a été le premier a affiché l’eco-score ses produits (3372 fiches accessibles aujourd’hui en ligne), cela a clairement montré son effet : les produits notés A ont ainsi gagné 3 points de part de marché (23,83% du total). Pour Carrefour, l’expérience a aussi démontré que l’étiquetage environnemental, longtemps considéré comme trop complexe, était possible et compris de la majorité des consommateurs.
Comment ça marche ?
Le cycle de vie des produits est passé au crible : production agricole, transformation, transport, emballages, etc. Il est complété par l’analyse de critères comme la recyclabilité des emballages, les labels (bio, qualité) ou encore la provenance. D’autres types de notation comme le Planet score intègrent davantage la biodiversité et l’utilisation des pesticides, qui sont encore insuffisamment pris en compte par l’Eco-score.
La création d’un impact score, mêlant impact social et environnemental, est lui demandé par plusieurs acteurs dont des parlementaires, un mouvement d’entreprises (Mouvement Impact France) et par le DG de la Maif, Pascal Demurger, dans sa note publiée à la Fondation Jean Jaurès.
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