5 critères essentiels pour choisir une solution d’évaluation RSE fournisseurs

March 31, 2022 FR EcoVadis FR

L’inefficacité et la lourdeur des solutions internes de suivi et d'évaluation RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) des fournisseurs sont évoquées systématiquement par les professionnels Achats en recherche d’une solution externe -et idéalement mutualisée- adressant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. 

Choisir une solution externe implique de confier à un tiers de confiance la revue des pratiques éthiques sociales et environnementales pour gagner en efficacité et impact des deux côtés de la chaîne d’approvisionnement.

En répondant sollicitation par sollicitation -audits, questionnaires en ligne,visites- les fournisseurs TPE,PME et ETI sont soumis à un travail de reporting intense et contre-productif (évaluation par domaine, réponses à plusieurs demandes émanant de plusieurs services d’un même client stratégique ou historique), où des zones de progression mais aussi des points de force peuvent être négligés, ou partiellement évalués et sans réelle comparaison pour se différencier. En faisant le choix d’une solution d’évaluation externe et mutualisée, les équipes de ces entreprises non seulement gagnent en productivité en partageant d’un seul clic leur fiche d’évaluation mais cherchent à faire de leur évaluation RSE un nouvel avantage dans leur propre développement.
 
Du côté des acheteurs, la simple gestion des risques RSE à l’aide d’une solution “maison” s'apparente au quotidien à un exercice de conformité toujours plus gourmand qui consiste à réévaluer sans cesse les mêmes risques tout en s’adaptant aux nouvelles législations et leurs fragmentations régionales. Des moyens financiers et humains considérables sont consacrés aux audits et à l'identification de “mauvais élèves” parmi les fournisseurs. Aujourd’hui, pour les plus avancés, la conformité RSE des fournisseurs n’est plus leur objectif, car ces équipes ont pu constater qu’une approche strictement basée sur la conformité RSE ne traite pas les causes profondes, les problèmes se répètent indéfiniment. La migration vers une solution externe d’évaluation RSE fournisseurs devient alors souvent un pré-requis pour ces entreprises qui visent toujours plus d’impact en plaçant les pratiques éthiques et performances environnementales et sociales des partenaires au centre d’une nouvelle relation équilibrée.
 
Comment Choisir ? Cet article présente 5 critères essentiels pour choisir une solution de suivi et d’évaluation RSE des fournisseurs à la fois robuste et évolutive. Il s’appuie sur les travaux de Michael Lamoureux de Sourcing Innovation publiés en français en 2019.
 

1. Périmètre des solutions étudiées 

Le premier critère à considérer est le potentiel de recouvrement de votre chaîne d’approvisionnement offert par les différentes solutions étudiées. Votre chaîne d’approvisionnement a ses propres spécificités sectorielles et géographiques, l’outil doit s’y adapter.

Quel que soit votre secteur d’activité, il est fort probable que le nombre de catégories d’achats à monitorer relève de la centaine de références ou plus, tout particulièrement si la profondeur de l’investigation vise les fournisseurs de niveau 2 et plus (là où se situent de nombreux risques RSE). Outre leur nombre, les catégories d’achat sont très hétérogènes. 

La nature et la gravité des risques RSE auxquels l’entité est exposée varie aussi selon le secteur d’activité : risques sociaux dans le secteur manufacturier, risques environnementaux dans le secteur chimie, risques éthiques dans le secteur minier. Enfin, chaque entreprise est soumise à différentes régulations environnementales, prévention de la corruption, droit social qui varient géographiquement.  

Un outil de suivi performant doit donc pouvoir s’adapter et être paramétré par l’entreprise, par rapport à ses propres règles et besoins d’évaluation des fournisseurs.

"EcoVadis a la capacité d’évaluer des fournisseurs dans tous les pays du monde. De plus, la présence d’équipes locales EcoVadis sur plusieurs continents nous permet d’avoir un support de proximité, réactif et connaissant les enjeux et problématiques des marchés locaux." Shui MAHIEU, Sustainable Procurement Manager, Air liquide

 

2. Couverture et profondeur d’investigation

Actuellement, les entreprises, leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs vivent une révolution législative autour de la responsabilité sociétale. En France, comme bientôt en Europe, la loi sur le Devoir de Vigilance accroissent les exigences de mesures de contrôle et de prévention. L’évaluation RSE d’un fournisseur doit couvrir l’identification et la prévention des risques d’atteintes aux droits de l’Homme et aux libertés fondamentales, de dommages corporels ou environnementaux graves, de risques sanitaires et de corruption.

Seule la profondeur d’investigation permet d’identifier tous les risques, et de contribuer à agir sur les causes : les entreprises qui souhaitent améliorer leurs performances économiques, sociales et environnementales ne peuvent y parvenir sans tenir compte de l’ensemble des acteurs composant leur supply chain. Mais les entreprises ont souvent peu/pas d’informations sur les fournisseurs de rang 2, 3 et plus, a fortiori sur leurs performances sociales et environnementales.  Le nombre de critères et leur détail, ainsi que la capacité de la solution d’évaluation à investiguer auprès des fournisseurs de rang 2, 3 et plus est un critère de choix important.

 

3. Nature des données, lisibilité et comparabilité

Nature des données collectées auprès des fournisseurs : données déclaratives ou fondées sur des preuves ? Données provenant uniquement de l’entreprise évaluée ou faisant appel à d’autres sources externes ? Deux types de solutions :

  • collecte de données déclaratives en s’appuyant sur une plateforme SAQ (Self Assessment Questionnaire); initiatives spécialisées le plus souvent sur un secteur d’activité,

  • choix d’une évaluation des tiers fondée sur des preuves où les déclarations de l'entreprise ne sont pas prises en compte à moins d'être accompagnées de preuves tangibles.

Découvrez comment les groupes Bonduelle, Bel, Ciena et Michelin évaluent leurs fournisseurs dans le livre blanc “Pourquoi le recours à l’auto-évaluation des tiers n’est plus suffisant”.

Lisibilité et comparabilité des données : un système d’évaluation des fournisseurs doit être compréhensible et tourné vers l’action

Souvent, un rapport d’évaluation approfondi sur les risques RSE délivré par un tiers ne permet pas une traduction immédiate en actions pour les équipes : Comment lire les performances environnementales, sociales et éthiques d’un fournisseur ? Comment se situe-t-il parmi ses pairs ? Quelles sont les normes environnementales et sociales qui s’appliquent à son activité, sa position géographique, sa taille ? Est-il dans une approche purement axée conformité ou présente-t-il des résultats ou, à tout le moins, des envies de faire de la responsabilité sociétale un avantage compétitif ? De quelles informations dispose-t-il sur ses propres sous-traitants et fournisseurs ? 

Un système d’évaluation doit permettre non seulement d’identifier et de quantifier les risques, mais aussi de traduire ces données quantitatives en performances sociales et environnementales. Il s’agit d’évaluer chaque fournisseur en se basant sur les normes internationales de RSE (standards GRI/G4 Pacte Mondial, ISO 26000…) mais aussi de comparer ses performances à d’autres fournisseurs actuels. L’outil de suivi doit donc proposer des données quantitatives et comparatives de performances environnementales, sociales et éthiques pour aider au pilotage du portefeuille fournisseurs..

Avec une approche quantitative et comparative, les équipes achats peuvent définir les seuils et les objectifs pour chaque type de fournisseurs, afin de prioriser leurs actions et engager avec certains d’entre eux une démarche continue d’amélioration / un plan d’action adapté. 

Ainsi, un score RSE de 45/100 peut sembler faible, mais si les autres fournisseurs de cette catégorie d’achat se situent en moyenne à 30/100, alors celui-ci peut être considéré comme un fournisseur susceptible de s’engager dans une amélioration continue. Le système d’évaluation doit permettre d’identifier les fournisseurs qui sont en deçà du seuil de performances RSE attendu par le donneur d’ordres. En cas de sous performance, un plan d’action correctif peut être mis en place. En cas de performances à contrario remarquables, des récompenses peuvent être initiées, jusqu’au principe du fournisseur préférentiel, en liant directement les scores RSE du fournisseur aux décisions commerciales.

Au niveau global, l’outil de suivi doit aussi faciliter l’exploitation des données quantitatives et comparatives de performances environnementales, sociales et éthiques pour aider au pilotage des priorités d’évaluation et d’accompagnement. Une cartographie des risques RSE, et sa mise à jour selon une fréquence à définir, visera par exemple à comparer le niveau de risque moyen par catégorie d’achats ou de zone géographique et le niveau de risque de certains fournisseurs et contribuer ainsi à une meilleure combinaison des évaluations documentées et des audits sur site.

La nouvelle gamme « Business Sustainability Intelligence Suite » EcoVadis comprend des services de cartographie des risques et de mutualisation des audits sur site.

 

4. Niveau d’intégration logicielle

Afin de faciliter l’intégration de critères de développement durable dans la décision commerciale, les équipes achats doivent idéalement disposer de données qui peuvent être directement implémentées dans les outils existants : e-sourcing, e-procurement, systèmes de gestion de la relation fournisseur (SRM). Seule une intégration logicielle (via une API ou autre solution technique) permet de favoriser l’adoption à l’interne, en automatisant la prise en compte des performances de développement durable des fournisseurs dans les décisions d’achats.

En ayant la possibilité d'intégrer les données RSE complètes et actualisées dans leur propre outil de gestion et de suivi des fournisseurs, les équipes achats peuvent alors savoir à tout moment :

  • si un fournisseur a  été récemment évalué, et si oui, son niveau de risque associé et par conséquent si ce dernier est susceptible d’être sollicité pour une nouvelle commande,
  • en cas de mauvaises performances d’un fournisseur, disposer de suffisamment de données pour savoir quelle investigation mener et quel type d’action entreprendre (nouvelles mesures, plan d’action correctif…)
  • le volume d’achat auprès de fournisseurs qui ont le niveau souhaité ainsi que le pourcentage affecté à un fournisseur donné.

Idéalement, l’équipe devra donc évaluer les différentes solutions étudiées dans leur capacité à s’imbriquer techniquement dans l’ERP ou autre système de gestion utilisé dans l’entreprise. Ce critère d’intégration est encore plus important si la solution choisie utilise de multiples sources en plus des données déclaratives du fournisseur (actualité retraitée, information des gouvernements, associations, fédérations et syndicats…) pour monitorer en permanence les enjeux sociaux et environnementaux.  

La solution EcoVadis s’interface avec les principaux systèmes d’information achats : SAP Ariba, Coupa, iValua, Synertrade, Tradeshift, Jaegger, Resilinc …

 

5. Niveau d’accompagnement en conduite du changement

Rejoindre une plate-forme d’évaluation et de suivi ne suffit pas à réduire les risques RSE liés à la chaîne d’approvisionnement. Il faut aussi en parallèle procéder à des ajustements dans la gestion au quotidien et changer de philosophie. Ce n’est pas seulement un nouvel outil qui doit être implémenté. A l’interne, les acteurs clés des directions et fonctions concernées par l’approvisionnement doivent adhérer à l’outil et utiliser la plate-forme d’évaluation et les scores RSE associés, une fois convaincus de l’apport dans leurs pratiques de la gestion du risque. Au-delà du choix de la solution et de son intégration, il s’agit donc d’une conduite de changement.

Pour convaincre les entreprises ciblées de répondre à l’invitation d’évaluation RSE, malgré les contraintes de coûts et de temps, il convient avant tout de considérer ses fournisseurs comme des partenaires et l’évaluation RSE comme une composante du partenariat et de la relation.

Par expérience, le déploiement d’un nouveau système de suivi et de gestion des risques RSE se déroule sur 2 à 3 ans même si des premiers résultats peuvent être obtenus en moins de 6 mois. Le partenaire de la solution choisie devra donc pouvoir vous accompagner dans la mise en place effective de l’outil non seulement dans les systèmes informatiques mais aussi dans l’organisation : revue et adaptation des process, mode et fréquence d’intégration des données, accompagnement dans l’analyse et dans l’enrichissement de la cartographie des risques mais aussi formation des équipes.

 

5 critères Périmètre/couverture/type données/integration SI et accompagnement

La bonne plateforme de suivi et d’évaluation RSE est celle qui se révèlera la plus adaptée à la fois aux enjeux liés à votre activité, à vos implantations géographiques et vos ambitions tout en étant en ligne avec les standards internationaux et leurs évolutions. 

Dans les meilleures pratiques, l’investissement sur un tel outil s’accompagne d’un changement progressif d’un mode gestion des risques en silo vers une approche holistique et orientée impact. Durant les deux jours de conférence #Sustain 2022, des responsables achats ont témoigné sur l’intérêt d’une approche globale à l’échelle de l’entreprise et partagée auprès de son réseau de partenaires.

    A propos de l'auteur

    FR EcoVadis FR

    EcoVadis gère une plateforme mondiale d’évaluation et de mutualisation des performances RSE utilisée par plus de 100 000 entreprises de toutes tailles dans 175 pays. EcoVadis combine un système d’information et un réseau d’experts pour mettre à disposition de ses clients acheteurs et fournisseurs des notations simples, fiables et comparables couvrant 200 catégories d’achat et 21 indicateurs (depuis les « émissions de CO2 » au « travail des enfants »).

    Suivez-nous/ Suivre sur Twitter Suivez-nous/ Suivre sur LinkedIn Visiter le site web
    Article précédent
    LE CHIFFRE : 17% du temps (seulement) des juristes d'entreprise est consacré à la RSE
    LE CHIFFRE : 17% du temps (seulement) des juristes d'entreprise est consacré à la RSE

    Si les directions juridiques sont régulièrement sollicitées pour les communications RSE ou les rapports ann...

    Item Suivant
    B Lab et EcoVadis : des approches complémentaires pour générer un impact à grande échelle
    B Lab et EcoVadis : des approches complémentaires pour générer un impact à grande échelle

    Ce document décrit les façons dont les deux approches B Lab et EcoVadis diffèrent et se complètent pour plu...

    Au-delà de L’évaluation RSE : 5 piliers pour augmenter l’impact d’un programme Achats Responsables

    Télécharger